A la fin du XIXè siècle, la silhouette du mégotier était familière aux Parisiens. On le voyait suivre le bourgeois cossu qui regagnait son domicile des beaux quartiers ouhanter les abords des théâtres à la mode et des grands restaurants, dans l'espoir de trouver des mégots.
Avec un peu de chance, il récupérait un havane ou une cigarette à moitié consommée. Baptisé aussi du nom poétique de "cueilleur d'orphelins", il revendait le tabac qu'il avait recyclé aux ouvriers trop impécunieux pour s'acheter de vraies cigarettes.
Même les brins trop dégradés étaient revendus aux horticulteurs de banlieue en tant qu'insecticide.
Crieurs de peaux de lapin
On sentait l'odeur caractéristique de ces peaux bien avant de l'entendre haranguer la foule avec son tonitruant "pô de lapin, qui a des pô, pô, pô de lapin !" Vagabondant de ville en ville pour caser ses peaux en équilibre au-dessus de la tête, à des maîtres-chapeliers, sa mauvaise réputation le précédait. On le disait volontiers querelleur et chapardeur. Son allure, sa vie de nomade et ses mauvaises manières contribuaient à en faire un personnage idéal pour l'imagerie populaire et faire peur aux enfants turbulents.
Date de création : 22/06/2006 @ 21:30 Dernière modification : 27/10/2011 @ 15:32 Catégorie : Page lue 17610 fois
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