Guy de Maupassant est né le 5 août 1850 au château de Miromesnil, à Tourville-sur-Arques, près de Dieppe (il est possible qu’il est né chez sa grand-mère à Fécamp), de Laure Le Poittevin, fille d’un filateur normand, et Gustave de Maupassant, noble oisif. Il a un frère, Hervé, né en 1856.
Il passe son enfance à Fécamp, au contact des enfants de pêcheurs et il connaît le patois. Il gardera sa vie durant une forte attirance pour la vie maritime (idem Chateaubriand). Il est marqué par la mésentente, parfois violente, de ses parents, qui se séparent lorsqu’il a douze ans. De 13 à 18 ans, il est un bon élève au séminaire d'Yvetot, mais il s’ennui et n’apprécie pas la contrainte du pensionnat.
A 14 ans, pendant ses vacances à Etretat, station balnéaire fréquentée par de nombreux artistes, il sauve de la noyade un poète anglais célèbre, Charles Swinburne. Ce dernier l’invite dans sa maison, ou il vit avec un ami, partageant des goûts plutôt morbides. La vision, entre autre, d’une main d’écorché, qu’il acquérra par la suite, le marque durablement et sera le sujet de plusieurs de ses œuvres.
Supportant de plus en plus mal le séminaire, il est renvoyé et étudie en 1868-1869 au Lycée Corneille de Rouen. Il y rencontre des amis de sa mère dont le poète Louis Bouilhet, conservateur de la bibliothèque municipale et Gustave Flaubert. Affecté par le décès inattendu de Louis Bouilhet en juillet 1869, il obtient néanmoins son Baccalauréat.
Sous l’aile de Flaubert, il intègre le milieu littéraire parisien
Il s’inscrit à la faculté de Droit de Paris en octobre 1869 et vit rue Moncey, dans le même immeuble que son père, qui lui verse une maigre pension. A partir de juillet 1870, lors de la guerre contre la Prusse, il est affecté dans les services de l'intendance à Rouen. Il assiste, horrifié, aux massacres de la campagne de l’Eure.
Démobilisé en novembre 1872, il obtient d’abord une situation stable, grâce à Flaubert, au ministère de la Marine puis à l'Instruction Publique. Il s’y ennui et son intérêt se porte vers la vie de bohème des peintres impressionnistes. Ses premiers écrits sont encouragés par Flaubert, qui le corrige et le pousse à se perfectionner sans prendre le risque de publier. Ce dernier le présente à la gent littéraire, les frères Goncourt, Zola, Huysmans, Daudet, Tourgueniev… Il deviendra très proche de Zola, en fréquentant hebdomadairement le cénacle du café Trapp, puis la propriété de Médan, en bord de Seine.
En 1875, il publie exceptionnellement, sous le pseudonyme de Joseph Prunier, La main d’écorché, un conte fantastique et Le Docteur Héraclius Gloss, écrit dans le style de Hoffmann. En 1876, il publie dans le Bulletin Français un conte, intitulé En canot, inspiré de sa passion pour l’élément liquide et les dimanches qu’il passe sur la Seine, entre Bezons, Chatou et l’île du Pecq, à son activité favorite.
Début 1880, autorisé par Flaubert à faire connaître ses œuvres. En 1881, son recueil, La maison Tellier, est accueilli par un succès d'estime. Il participe de plus, en compagnie de Zola, Huysmans, Céard, Hennique et Alexis, à un recueil collectif sur le thème de la guerre, nommé Les soirées de Médan. En quelques semaines, il est célèbre et il doit rééditer plusieurs fois son texte Boule-de-suif (inspiré de sa propre expérience de la guerre de 70). Il entre au journal Le Gaulois.
Malheureusement, le 8 mai 1880, sa joie est anéantie par la mort de son « père adoptif », Flaubert, victime d’une attaque d'apoplexie.
Sa vie est consacré au journalisme, aux voyages et à une frénésie de création littéraire
Souffrant depuis quelques années de troubles oculaires microbiens ainsi que de la syphilis, aggravé par la vie hyperactive qu’il mène, il commence en octobre 1880 des séjours prolongés dans le midi (Antibes, Cannes…) et en corse. Il séjourne régulièrement dans sa résidence d’Etretat acquise en 1883.
Grand reporter au Gaulois puis au Gil Blas, il fait de 1883 à 1890, quatre longs voyages en Afrique du Nord, sur les traces de Flaubert. Il en tire une matière nécessaire à ses contes et nouvelles publiés quotidiennement. Il se fait aussi le critique de l’administration des colonies. Se consacrant d’autre part au roman, il connaît le plus fort tirage après Zola! Obtenant des revenus substantiels, il mène aussi grand train, habite un luxueux appartement, achète une résidence à Etrata, un Yacht en Méditerranée et donne de l’argent aux membres de sa famille, à ses maîtresses, ainsi qu’à ses enfants non reconnus.
En 1881, ses lecteurs apprécient, entre autre, La Maison Tellier et Mademoiselle Fifi. En 1883 il publie Une vie, son premier roman, qui se déroule dans l’environnement aquatique de son pays natal, et Les Contes de la Bécasse.
Encouragé par le succès de Une vie, il persiste dans le roman et publie Bel Ami en 1885, probablement son oeuvre la plus importantes, dans laquelle il fait le portrait d’un journaliste ambitieux.
Intéressé par l’univers de la folie, il suit les cours du Professeur Charcot, à la Salpêtrière, et publie Lettre d’un fou en 1885. Il voyage par la suite en Italie.
En octobre 1886, il publie la première version du Horla dans Gil Blas. La deuxième version est publiée en mai 1887. La même année il publie son troisième roman, Mont-Oriol. Son attirance pour les milieux fluide le fait embarquer pour un voyage en ballon de Paris en Hollande. En fin d’année il se rend en Algérie et en Tunisie.
En 1888, son roman Pierre et Jean aborde à nouveau le thème de la bâtardise présent depuis son premier roman. Il publie un recueil de contes et un récit de voyage, Sur l’eau.
La folie le guette alors qu’il est unanimement reconnu par la critique
Hervé, son frère, connait des internements psychiatriques depuis plusieurs années. En 1889, Guy publie un roman honoré par la critique, Fort comme la Mort, qui se termine par le suicide de son héros, ainsi que l’Endormeuse, un conte évoquant la meilleure façon de se donner la mort. En novembre son frère décède.
Maupassant est de plus en plus malade. Il publie en 1891 son denier roman achevé Notre Cœur. Paraissent aussi L’inutile Beauté, recueil de contes, et La Vie errante, un récit de voyage. En avril il publie son dernier conte fantastique Qui sait? dans L’écho de Paris, commençant par ces mots :
« Mon Dieu! Mon Dieu! Je vais donc écrire enfin ce qui m'est arrivé! Mais le pourrai-je? l'oserai-je? cela est si bizarre, si inexplicable, si incompréhensible, si fou! … »
Subissant la syphilis et la prédisposition familiale à la folie, Guy de Maupassant lutte en usant de drogues. Il se voit néanmoins sombrer et il est interné après une tentative de suicide en janvier 1892. Il décède le 6 juillet 1893 dans une clinique pour maladies mentales, à Passy.
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