12 mythes et vérités sur le couple
Qui dit vrai sur les éléments clés du bonheur en couple.
Attention, mythe ou réalité, la vie de couple? Une chose est certaine: elle n’est pas toujours celle que l’on croit! Départagez les mythes et les vérités dans les affirmations suivantes.
1. S’il m’aime, il me prendra comme je suis.
Erreur. « Cette position en est une de fermeture, constate la psychologue Murielle Forest. Malheureusement, l’amour inconditionnel tel qu’on le rêve n’est pas possible dans la réalité. Or, pour être heureux en couple, il faut considérer ce qui dérange l’autre. En fait, l’idée n’est pas tant de refuser de changer que d’accepter le fait qu’être en relation avec quelqu’un transforme forcément l’un et l’autre. Donc, rester soi-même n’empêche pas de modifier son attitude ni de s’adapter avec le temps. Et aimer l’autre comme il est ne veut pas dire qu’on doive tout tolérer de lui. D’ailleurs, c’est impossible. »
2. Quand le sexe va, tout va!
Vrai… et faux! Un couple heureux sur le plan sexuel bénéficie assurément d’un avantage. Par contre, une chimie sexuelle parfaite n’est pas garante de la survie d’un couple. « Une relation de couple s’articule autour de cinq composantes: la sexualité, l’émotivité, l’aspect social, l’intellect et le spirituel, rappelle Andrée Saulniers, psychologue et sexologue. Pour qu’un couple dure et s’épanouisse, il faut qu’il y ait un certain équilibre entre les composantes. Le sexe seul ne peut combler tout ça.»
Selon Murielle Forest, la sexualité peut aussi être pour certaines personnes une manière de fuir d’autres formes d’intimité. « Elles trouvent plus facile de vivre une intimité sexuelle qu’une intimité émotive ou psychologique avec l’autre, dit-elle. Par conséquent, leur sexualité est super “trippante”, mais il n’y a pas de complicité sur les autres plans. Ces couples sont voués à l’échec, car peu de gens restent auprès de quelqu’un simplement pour satisfaire leur sexualité. »
3. On ne doit faire qu’un!
Absolument pas. Mais il est vrai que certains couples fusionnent très vite. Les partenaires sont toujours ensemble et ne font rien l’un sans l’autre. La relation est plus importante que les individus.
« La fusion peut indiquer un manque d’autonomie ou une dépendance de la part d’un des partenaires, déclare Murielle Forest. Au fil des ans, la relation deviendra lourde à porter pour l’autre conjoint qui risque de manquer d’air, ce qui peut mener à une rupture. »
« Heureusement, dans la majorité des cas, la relation fusionnelle ne dure qu’un temps, soit celui de la lune de miel, rappelle pour sa part Claire Leduc, psychothérapeute conjugale et familiale et travailleuse sociale. Par la suite, les gens se réapproprient leur identité. Cela ne les empêche pas de faire beaucoup de choses à deux, ni de créer des liens complices et intimes. Mais ils se donnent aussi de l’espace pour répondre à leurs besoins personnels. C’est important de ne pas avoir que des amis communs, de sortir sans l’autre et de nourrir des intérêts différents si l’on veut que la relation dure, surtout à une époque où l’individualité est tant valorisée. »
4. L’infidélité est fatale pour un couple!
Pas nécessairement. Selon Claire Leduc, l’infidélité mène à la rupture chez environ 50 % des couples. « De nombreuses personnes vont profiter de cette crise majeure pour analyser ce qui ne fonctionne pas dans leur couple et régler certains problèmes, dit-elle. En général, surtout s’il s’agit d’une unique aventure d’un soir et que l’amour, l’estime et le respect entre les partenaires sont toujours présents, cela vaut la peine d’affronter la crise. »
5. L’infidélité est fatale pour un couple!
Pas nécessairement. Selon Claire Leduc, l’infidélité mène à la rupture chez environ 50 % des couples. « De nombreuses personnes vont profiter de cette crise majeure pour analyser ce qui ne fonctionne pas dans leur couple et régler certains problèmes, dit-elle. En général, surtout s’il s’agit d’une unique aventure d’un soir et que l’amour, l’estime et le respect entre les partenaires sont toujours présents, cela vaut la peine d’affronter la crise. »
Par contre, si l’infidélité n’est pas toujours fatale, elle annonce à coup sûr des jours difficiles. La personne infidèle devra, en effet, retrouver la confiance de l’autre; et l’autre, le désir.
6. La jalousie est une preuve d’amour!
Certainement pas. La jalousie trahit plutôt une insécurité et un manque de confiance en l’autre et, souvent aussi, en soi-même. « Dans une relation où l’on tient à l’autre, c’est normal de ressentir de la jalousie à l’occasion et dans certaines circonstances, explique Murielle Forest. Par contre, quand la jalousie devient permanente, ce n’est plus de l’amour, c’est de la possessivité. On recherche alors la maîtrise de l’autre et le pouvoir sur lui. »
« La jalousie est parfois aussi l’indice d’un manque de communication entre les partenaires, estime Andrée Saulniers. Par exemple, au lieu de faire une crise de jalousie parce que son conjoint arrive à 21 heures au lieu de 19 heures comme d’habitude, on peut simplement lui expliquer comment on s’est senti et lui demander de nous prévenir la prochaine fois. C’est beaucoup plus efficace. »
Bien entendu, il arrive également que la jalousie soit justifiée. Vivre avec un séducteur chronique devient vite intolérable. Dans une relation de couple, il faut avoir le sentiment que l’autre nous choisit, qu’il est vraiment avec nous. Dans le cas contraire, mieux vaut rompre.
7. Avec le temps, on peut changer l’autre.
« Personne n’a le pouvoir de changer les autres, précise Andrée Saulniers. La seule personne qu’on peut changer, c’est soi. Dans l’engagement amoureux, on a donc intérêt à accepter l’autre tel qu’il est. C’est une grave erreur de croire qu’on peut l’amener à nous ressembler une fois la lune de miel terminée. »
Pour qu’une relation réussisse, les partenaires doivent donc apprendre à se respecter et à respecter l’autre dans ses différences. Ce qui n’exclut pas que chacun essaie de corriger les traits de son caractère qui dérangent le plus l’autre et, aussi, que les partenaires se conseillent, s’entraident et évoluent ensemble.
8. Un couple heureux ne se dispute jamais.
Un mythe. C’est impossible d’être sur la même longueur d’onde à propos de tout. Les partenaires qui ne se disputent jamais ne partagent pas une véritable intimité et finissent par s’éloigner l’un de l’autre. Les disputes sont, en fait, un signe de vitalité et de grande intimité. « Se disputer, ce n’est pas se séparer, rappelle Murielle Forest. Ça ne veut pas dire non plus que le couple va mal. Au contraire. Cela permet de se positionner, en tant qu’individu, dans le couple. Cela permet aussi de remettre en question notre façon de voir les choses, de faire des mises au point et d’apporter les ajustements nécessaires pour améliorer la relation. C’est très bénéfique, à condition de le faire de manière respectueuse et constructive. Par conséquent, on évite les propos blessants, insultants et accusateurs, de même que les rapports de force. On prend le temps d’écouter les points de vue de l’autre, puis on parle au ” je “. Et on ne règle jamais ses problèmes en public.»
9. Si on s’aime, le couple survivra aux crises et aux épreuves.
L’amour aide assurément à traverser les crises et les épreuves… mais pas toujours ! «Lorsqu’on vit des moments difficiles, il y a inévitablement des interruptions de courant affectif, confirme Murielle Forest. C’est ce qui arrive lors de la perte d’un enfant, d’une grave maladie ou d’une difficulté financière importante, par exemple. La détresse et la douleur sont telles que la personne est momentanément coupée affectivement de ses proches, y compris de l’être aimé. On ne peut, en effet, être à la fois dans une grande souffrance et dans un grand amour. Mais ça ne veut pas dire que l’amour est mort. La souffrance empêche simplement, pour un moment, d’être ouvert à l’amour et à l’entraide. Il faut laisser les choses suivre leur cours et se donner du temps. L’important, c’est de ne pas prendre de décisions hâtives. Si on a la sagesse de ne pas passer trop vite à la rupture, le couple survivra. »
Pour d’autres, les crises et les épreuves sont, au contraire, des occasions de rapprochement qui consolident le couple. Pour d’autres encore, elles sont constructives dans la mesure où elles leur permettent de se parler et de chercher ensemble des solutions aux conflits.
10. Il ne faut jamais «se coucher sur une chicane»
C’est évidemment une bonne idée. Mais il est parfois bénéfique de se donner un délai pour laisser retomber la poussière, histoire de retrouver son calme et d’analyser froidement la situation. Mais il faut s’entendre sur ce délai, qui ne devrait pas se poursuivre au-delà de 24 ou 48 heures. « On peut se dire, par exemple, qu’on va dormir là-dessus et qu’on s’en reparlera le lendemain, mentionne Andrée Saulniers. Mais on n’a pas intérêt à laisser s’éterniser un conflit. Ça crée un stress et une tension inutiles.»
11. Avec les années, la passion s’estompe.
Vrai, la passion ne dure qu’un temps. Au début, elle nous prend aux tripes. On ne dort plus, on ne mange plus, on vit dans une bulle et, surtout, on ne peut vivre l’un sans l’autre. Mais c’est une illusion. La passion ne peut se prolonger indéfiniment. La relation a des exigences qui obligent à refaire surface.
« L’intensité finit par ne plus être la même, révèle Murielle Forest. Malheureusement, de plus en plus de couples n’y survivent pas parce qu’on vit dans une société qui, justement, valorise davantage l’intensité d’une relation que sa durée. Bref, de nombreuses personnes sont expertes dans l’art de séduire et de conquérir, mais pas nécessairement dans les relations qui se prolongent. Alors que les relations passionnelles font appel au charme, au mystère, à la séduction et à la passion, les relations durables, elles, impliquent de la communication, de la transparence, de la confiance et de l’empathie. C’est pourquoi certaines personnes préfèrent traquer la passion en permanence. Quand la fougue du début s’estompe, elles repartent à la chasse, car elles ont besoin de passion pour se sentir vivantes. L’amour durable, c’est une autre zone de plaisir. Ça peut être aussi fort, mais c’est différent de la passion. Outre l’amour, il y a la tendresse, le plaisir de faire des activités ensemble et de communiquer, etc. C’est une relation beaucoup plus profonde et plus satisfaisante, même sexuellement. »
12.Les contraires s’attirent.
Souvent vrai. « Bien sûr, ça prend un minimum de ressemblances pour vivre ensemble. On ignore pourquoi mais, en général, des personnes très différentes forment des couples qui durent plus longtemps que celles qui ont plein d’affinités, reconnaît Claire Leduc.
Ma théorie, c’est qu’on va chercher quelqu’un qui nous complète pour évoluer. On apprend plus avec une personne différente parce que chacun apporte à l’autre ce qui lui manque. Il en résulte toutefois des relations plus conflictuelles. À l’inverse, quand les gens sont trop semblables, la relation risque de devenir monotone et de manquer de défis. »
Par Jacqueline Simoneau – Article extrait du magazine Madame